La lassitude Scrum
Posté le Wed 20 August 2025 dans Humeur
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Au programme aujourd'hui, sprint review, retrospective et planning. Encore. Toutes les 2 semaines, sans exception, depuis 2020. En tant que Scrum Master, je ne devrais peut-être pas l'avouer, mais je sens une lassitude s'installer.
Pourtant, je reste convaincu par Scrum et par ses piliers qui en font la force : la transparence, l'inspection, l'adaptation. Je n'ai jamais aussi bien travaillé que ces dernières années, grâce entre autres à ce cadre. Mais à force, la mécanique finit par devenir une routine. Une routine presque confortable, mais qui serepère inlassablement et qui tourne en boucle.
Les rétrospectives, par exemple, n'ont plus la même intensité qu'au début. Nous avons réglé les problèmes d'organisation et de processus que nous pouvions régler. Les autres, ceux qui dépendent d'un contexte plus large que nous, continuent de revenir comme un bruit de fond auquel nous nous sommes habitués. On les constate, on les note parfois, mais on sait qu'ils ne bougeront pas. Alors il nous faut simplement apprendre à vivre avec, tous les problèmes ne peuvent pas être réglés.
Le sprint planning, lui, est devenu une formalité. En général, en moins de 30 minutes, c'est plié. Le vrai travail de "refinement" étant fait en amont, il n'y a pas grand-chose à débattre. On s'engage, on exécute, et dans l'ensemble, ça se passe bien.
Quant aux reviews, si elles gardent une utilité, elles manquent de relief. Est-ce parce que ce sont toujours les mêmes personnes autour de la table, qui depuis cinq ans, déroulent le même cérémonial ? C'est devenu une routine qui ne surprend plus personne.
Alors oui, Scrum fonctionne. Notre équipe est stable, nos livraisons sont régulières, notre organisation est claire. Mais paradoxalement, c'est peut-être ce succès qui finit par créer de la lassitude. Quand tout roule, le cadre devient presque un carcan.
Alors je me demande : est-ce que nous avons encore besoin de Scrum, tel quel, dans sa forme la plus stricte ? Ou bien est-il temps de bousculer un peu le statu quo ? De s'autoriser à adapter, simplifier, voire abandonner certains rituels qui n'apportent plus grand-chose au quotidien ?
Peut-être que le vrai défi, maintenant, ce n'est plus de tenir le cadre, mais de réinventer la dynamique. Trouver d'autres façons de remettre de l'énergie, de la créativité, du sens dans notre organisation. Car au fond, Scrum n'est qu'un moyen. Le but, c'est de rester une équipe vivante, qui apprend, qui s'adapte, et qui continue à avancer, même si cela veut dire sortir du chemin balisé.