Esri Techdays Lausanne - ArcGis 10.3

Posté le Fri 06 March 2015 dans SIG / Géographie
Temps de lecture estimé : 7 minute(s).

Dans le train, retour vers Bâle cette fois. Techday terminé. Quelques infos intéressantes concernant les nouveautés apportées par ArcGis 10.3. Seul vrai regret, il s'agissait plus d'un UserDay que d'un vrai TechDay. Les présentations étaient intéressantes, mais très orientées utilisateur, plutôt que technicien ou développeur. Bon, voyons ce que j'ai retenu d'important :

ArcGis Online

Il faut vraiment que je m'y mette. Cela fait longtemps que je le dis, mais il faut que je prenne le temps. Quand je pense que je ne me suis encore jamais connecté à ArcGis Online... Je me déçois beaucoup... En plus, il y a maintenant avec ArcGis 10.3 la possibilité d'installer un portail chez soi directement. En gros, on a ArcGis Online, mais sans avoir besoin de mettre ses données et ses informations dans le cloud. Toutes les fonctionnalités d'ArcGis Online sont accessibles en gardant la maitrise du système et des données.

Quelques outils d'analyse spatiale disponibles directement dans ArcGis Online ont également été présentés. On peut désormais faire des analyses spatiales directement en ligne, puis diffuser le résultat de notre analyse très facilement sous la forme d'une carte, de données brutes (csv, kml, shapelife), ou de flux (GeoJSON, REST/JSON). Bluffant. Et à tout ça, on ajoute encore une visionneuse de scènes 3D. ArcGis Online devient vraiment intéressant.

Bref, je suis en retard (pour ne pas dire grave à la rue), et il faut encore que je découvre ArcGis Online.

Web AppBuilder

Web AppBuilder, c'est tout simplement la possibilité de créer en 15 minutes chrono une application cartographique fonctionnelle. Cela ferait presque passer le développeur que je suis pour un Cro-Magnon de l'informatique ! Les fonctionnalités restent toutefois simples, et se destinent à répondre à des besoins précis et assez basiques. Afficher des données sur une carte. Ajouter des widgets de navigation, de recherche, etc... Le public visé est du coup très large, puisqu'on a plus besoin d'écrire une ligne de code pour créer une petite appli sympathique et qui fait exactement ce dont on a besoin. Cela ne vise clairement pas à remplacer les vrais développements SIG, mais cela semble répondre à une grande partie des besoins cartographiques simples dont peut avoir besoin une entreprise.

Pour aller plus loin, les fonctionnalités par défaut de Web AppBuilder peuvent être étendues avec du code javascript spécifique. Pour créer nos propres widgets, en quelque sorte. Pour moi, Esri compte là clairement sur la création d'une communauté autour de leur outil, qui va contribuer à étendre le nombre de widgets disponibles. Mais honnêtement, je suis sceptique. Certains nouveaux widgets seront très certainement excellents, mais je vois pour le moment 2 points problématiques :

  • Si le nombre de widgets explose, l'outil deviendra du coup trop ouvert. Un peu comme aujourd’hui, quand on fait une recherche sur un AppStore, et qu'on a des dizaines, voire des centaines de résultats différents pour le même besoin. On ne sait plus quoi choisir. Et on ne saura plus quel widget choisir, quel widget fait quoi exactement. On aura alors perdu tout ce qui fait que le Web AppBuilder est génial : sa simplicité.

  • Les gens vont croire qu'ils peuvent tout faire avec l'AppBuilder. C'est faux. L'AppBuilder est destiné à répondre à un besoin précis. Faire évoluer un tel outil devient problématique. Combien de projets se sont déjà cassés les dents car ils se sont basés sur des outils sur lesquels ils n'ont pas la main ? Le moindre ajout de nouvelle fonctionnalité devient alors problématique, car on a pas la maitrise de se qui se passe vraiment. Une modification dans l'API ? Mince, mon appli ne fonctionne plus. Et on retrouve avec une application patchée de tous les côtés, qui n'est ni performante, ni adaptée, ni maintenable.

Non... soit on a un besoin simple, commun, et on utilise le Web AppBuilder, soit on veut des fonctionnalités spécifiques et qui peuvent évoluer, et on crée une vraie application, en se basant sur les APIs mises à disposition par Esri.

ArcGis Pro

A priori, ArcGis Pro représente le futur du trio ArcMap/ArcCatalog/ArcScene. Cela n'a pas été présenté comme ça, mais c'est pour moi bien ce qu'il faut comprendre. Les 3 outils ont été fusionnés dans un nouvel outil Desktop tout beau tout neuf, enfin en 64 bits, et qui semble bien plus convivial.

On peut maintenant créer des projets, dans lesquels on va pouvoir ajouter des cartes, des sources de données, des layouts d'impression, des scènes 3D. On peut ainsi enfin ouvrir plusieurs cartes en même temps, travailler sur elles simultanément. On peut même les synchroniser, afin qu'un zoom/pan dans l'une se répercute automatiquement sur les autres. L'édition des données est elle aussi grandement améliorée. Fini les fastidieux Start Editing => Save Edits => Stop Editing, layer par layer. Il suffit maintenant de faire les modifications que l'on souhaite, peu importe la carte ou le layer, et de cliquer sur Save. Il était temps que ça s'améliore, et c'est chose faite avec ArcGis Pro !

64 bits oblige, l'asynchronisme est au rendez-vous. On peut ainsi demander la publication d'un service, et continuer en parallèle à travailler sur la carte. On peut également lancer plusieurs opérations en arrière plan en parallèle. Un bonheur quand on pense au temps perdu assis à son bureau, à attendre que ArcMap ait terminé la publication d'un service, ou une analyse spatiale...

Non, vraiment, ArcGis Pro s'annonce très très bien. J'espère juste que cette première version (1.0) ne sera pas trop bugguée.

ArcGis Collector & ArcGis Dashboard

Une petite mention spéciale pour ces 2 outils qui, couplés, semblent former le couple idéal pour les inspections, les interventions, les relevés d'informations sur le terrain, en mode connecté ou déconnecté. Le démo en tout cas était très bonne, et donne envie de voir ce qu'on peut exactement faire avec ces 2 nouveaux venus dans le monde ArcGis.

ArcGis Collector permettra, pendant les interventions sur le terrain, de saisir des informations sur son smartphone ou sa tablette, directement sur une carte, même en mode déconnecté.

ArcGis Dashboard quant à lui permettra de suivre les interventions, de consulter directement les informations saisies sur le terrain, et de prendre les bonnes décisions, le tout en temps réel. Vraiment bien.

Rapprochement Google - Esri

Après un période de guerre froide, il semble que Google et Esri aient décidé de trouver un terrain d'entente. Annonce pas si surprenante quand on en connait les raisons.

Début janvier, Google a décidé d'abandonner Google Maps Engine, le système qui permet de bâtir un système SIG basé sur les service de Google (Maps, Earth, ...). Ceci va être un problème pour toutes les entreprises qui on fait confiance à Google et qui ont développé des systèmes et logiciels SIG basés sur Google Map Engine. Un gros problème.

C'est dans ce cadre que Esri, en collaboration avec Google, a préparé des offres spécifiques pour répondre aux besoins des futurs anciens utilisateurs de Google Map Engine. Voilà voilà. Il existe bien entendu d'autres alternatives à Google Map Engine, mais Esri se place en très bonne position pour attirer à lui des milliers de nouveaux utilisateurs.

Plus d'info :

Conclusion

Une journée dans l'absolu plutôt intéressante et constructive. J'ai appris pas mal de trucs, et je reviens avec quelques nouvelles fonctionnalités ou nouveaux produits à tester. De nombreux autres sujets ont été abordés, notamment sur les nouvelles solutions GEONIS, ou la modélisation 3D avec City Engine mais cela m'a moins marqué. Pour plus d'informations, toutes les présentations sont téléchargeables ici.

Et puis ça fait toujours du bien de sortir de son bureau, de voir de nouvelles têtes, et d'échanger avec de nouvelles personnes. Et rien que pour ça, ça valait le coup !